André du Bouchet

Publié le par frédéric poupon

André du Bouchet     

    Dans l’ouvrage de Pierre Chappuis consacré à André du Bouchet, une photographie de Sarah Plimpton dans la Drôme. Au premier plan, la table elle-même : une machine à écrire et les quelques outils de l’écrivain, crayons, ciseaux et colle ; au second plan, par la large ouverture d’une porte-fenêtre, le regard monte jusqu’aux falaises qui font face et s’arrête sur ce couronnement calcaire d’un relief préalpin. On y imagine volontiers le poète en train d’écrire, car, plus qu’une représentation conventionnelle de l’écrivain, cette image offre une approche de l’œuvre de Du Bouchet, poète récompensé en 1961 par le Prix de la critique pour son recueil Dans la chaleur vacante et en 1983 par le Prix national de la poésie.
montre la table de travail du poète dans sa maison de Truinas

 

 

 

En effet, la montagne, la page blanche de la machine à écrire et la chaise vide qui renvoie l’image du poète  sont trois stases d’un mouvement qui, du poète à la montagne, est chez André du Bouchet une image de l’écriture, de son œuvre et de sa poétique. C'est que la montagne est un thème qui irradie l’ensemble de son œuvre au point de paraître une entrée possible dans sa poétique. Par un mouvement à rebours de ce trajet ascendant du regard, en nous arrêtant sur « le vide papier que la blancheur défend » nous étudierons la forme même du poème qui, chez Du Bouchet, est si caractéristique qu’elle a durablement influencée, à la suite de Mallarmé dans « Un coup de dé », la poésie contemporaine. Enfin, à la place vacante qu’occuperait le poète sur sa chaise s’il était présent (mais il n’est pas un « assis », mais un marcheur, un « homme à la semelle de vent »), se dessine dans cette remontée du courant, la poétique d’un paradoxal saisissement de l’être, qui agit comme principe et origine de l’œuvre, comme arch

 

Lorsque Jean-Pierre Richard commence son étude sur André du Bouchet, il remarque que son œuvre est « une tension d’une intimité vers le dehors d’un monde ». Et il définit le poète en ces termes : « Le poète est un homme qui sort de chez lui, et qui se met en marche : à travers champs, routes, murailles, il avance ». Un peu plus loin dans son étude, le critique précise que cette « marche pourra être aussi une ascension ». Il n’est qu’à lire le recueil Dans la chaleur vacantepour s’apercevoir rapidement de la pertinence de ces remarques ; en effet, on aperçoit dès les premiers poèmes cet élan vers le monde qui va au devant de l’obstacle qu’il affronte. Et, comme sur la photographie évoquée, la montagne se dresse dans le poème. Celle-ci est aussi inévitable et omniprésente dans le Diois de Du Bouchet que dans ses poèmes. La deuxième séquence du poème initial « Du bord de la faux », s’ouvre sur cet obstacle :

 

 

 

    La montagne,                              

 

 

 

la terre bue par le jour, sans

 

 

 

que le mur bouge.  

 

 

 

            

 

 

 

            

 

 

 

La montagne                                         

 

 

 

comme une faille dans le souffle                                                                                         

 

 

 

le corps du glacier. 

 

 

 

 

 

 

 

D’emblée, « la montagne » s’isole, sans rien d’associé sur la ligne du poème car sans rien de comparable, et signifiant et signifié s’imposent alors avec la même majesté. La première caractéristique de la montagne, rendue étrangement abstraite par l’article défini, est d’envahir autant le champ visuel que celui du poème ; elle se pose en obstacle, se tient devant et dissimule. Comme le remarque Jean-Pierre Richard, « la hantise du mont […] enveloppe le mystère de quelque chose que son apparition même nous dérobe, l’attrait d’un verso caché : “le côté sourd du ciel, le côté que je n’avais jamais vu” (C, 59) ». La montagne, en tant qu’elle bouche la vue, conduit à une rêverie sur ce qui est au-delà d’elle-même ; c’est qu’elle est aussi une passe, et l’obstruction qu’elle propose est, par un renversement réjouissant, indissociable d’une ouverture vers un ailleurs.

 

 

 

Offrant l’image de l’inconnu, elle renvoie ainsi selon Jean-Pierre Richard à « cette fascination de l’inconnu, de l’autre, qui ne cesse de relancer la quête poétique ». En cela, elle entretien un lien étroit avec la maison. En effet, la montagne semble avoir, à l’instar d’une maison, « un deuxième étage », un au-delà qui est un derrière et un là-bas.Ainsi,dans la section nommée « Au deuxième étage » l’étage supérieur de la maison conduit la rêverie au loin: « J’ai plongé deux fois dans la terre, jusqu’à l’horizon.» Ici, le chiffre associe la situation du « je » dans la maison à un accès à l’horizon. Cette maison est un appui, une puissance adjuvante (« J’étais soutenu par la chambre dont je disposais ») qui n’enferme pas la conscience, mais offre au contraire un sol à l’imagination : « Je traverse l’image de la maison. Je ne m’imagine pas réduit aux murs. A l’étendue de la chambre. Ailleurs, le feu s’est resserré. La distance nous répare. » Les murs, comme les parois, ne sont pas des obstacles infranchissables, mais semblent doués sinon de mouvement, du moins de la possibilité d’un mouvement. Loin donc d’être le lieu d’une réclusion, la maison ouvre sur le dehors :

 

 

 

                                                           Je sors

 

 

 

                                                               dans la chambre

 

 

 

 

 

 

 

                                                               comme si j’étais dehors

 

 

 

 

 

 

 

Elle est davantage le lieu d’une vision élargie, qui offre justement à la contemplation la montagne :

 

 

 

Il y a devant nous une montagne,

 

 

 

                                                                              Un morceau

 

 

 

                                                                                                              d’air

 

 

 

                                                                                              formé par un fil.          

 

 

 

 

 

 

 

Ce fil qui caractérise la montagne contemplée, c’est celui de l’écrit, du texte horizontal, qu’il faut dans une certaine mesure enjamber pour en découvrir l’autre face ; et de même, le « morceau d’air », visible dans le poème sous la forme de vides délibérés qui trouent le texte laisse place et accueille au cœur du poème le dehors et sa figure. Du deuxième étage de la maison au sommet, il y a ainsi une distance qui se marque et s’abolit dans le même mouvement. La conscience a le sentiment d’être accroché à flanc de paroi, de faire de la varappe, car le moi « existe d’abord comme ouverture, comme don de dévoilement » ; et la maison, son « deuxième étage », favorise cette expansion de l’âme. Il faut penser aux monastères orthodoxes grecs perchés aux sommets de rochers singuliers, de parois massives : les Météores, monastères accrochés, c’est le sens étymologique, en l’air. Un poème se nomme précisément : « Météore ». Troué par un large blanc, il expose cet état de la conscience et y associe le lecteur devenu météorite lui-même, cerné par le blanc : « l’absence qui me tient lieu de souffle recommence à tomber sur les papiers comme de la neige. La nuit apparaît. J’écris aussi loin que possible de moi. » Ce sont les vides qui se déposent sur le papier comme la neige sur le glacier ou la montagne, absence du dehors qui est cependant le souffle original du poète, son « moteur blanc ». Jean-Pierre Richard caractérise cet état, il s’agit selon lui d’ « une situation paradoxale de la conscience humaine, à la fois présence et arrachement à soi, présence arrachée, arrachement auquel je suis présent, Du Bouchet dit admirablement, météore

 

 

 

 

 

 

 

Nous observons ici que forme et fond sont les deux faces d'une même pièce, un Janus Bifrons, tant cette situation météorique de la conscience poétique est inscrite dans le corps même du poème. C’est d’ailleurs une des caractéristiques les plus directement visibles de l’œuvre poétique de Du Bouchet. Sa mise en page des poèmes a d'ailleurs inspiré les recherches formelles de poètes qui cependant congédient le monde plus qu’ils ne l’accueillent. Chez Du Bouchet, si l’on peut sentir l’influence de Mallarmé et de Reverdy, les trouées du poème ne mettent pas à distance le monde. Tout au contraire, elles accueillent le dehors. Dans son article sur Du Bouchet pour le Dictionnaire de Poésie de Baudelaire à nos jours, Michel Collot insiste : « Il ne faut pas y voir […] la marque d’une poésie mallarméenne, hantée par le silence et guettée par l’abstraction. Si la réalité ne peut être nommée, c’est entre les mots qu’elle peut être suggérée. » De même Jean-Pierre Richard relève que « le corps physique du poème reproduit directement ainsi en lui, et dans l’espace, les gestes d’une quête elle-même corporelle et spatiale. » Il y a dans l'œuvre de Du Bouchet une adéquation très subtile de la forme et du fond où la mise en page n'est pas un geste gratuit. On peut d’ailleurs trouver dans les Stèles de Victor Segalen un projet similaire, car la verticalité de la stèle chinoise imitée par le poème qui est stèle dans sa forme propre, Jean-Pierre Richard parle de « stèle-monument » et de « stèle-poème » .

 

 

 

Mangée par le vide et les blancs, l’œuvre étonne par sa dimension picturale et son abstraction qui coïncide avec la charge de sens énigmatique qu’elle charrie. Le lecteur est dans le poème un météore, comme le poète au deuxième étage de sa maison, entouré d’air, de blanc. Dans « Sol de la montagne », le vide qui occupe le poème est bien celui d’une hauteur réelle qui est comme retrouvée en creux. La blancheur, c’est la neige ; les vides, l’espace laissé pour le souffle froid qui vient du glacier ou même l’à-pic craint par le marcheur et l’alpiniste. Cette identité poétique entre le poème et le monde de la montagne est signifié par exemple par la raréfaction de l’air : « dans l’immense feu blanc qui me sert de chambre, / l’air manque, l’air demeure aride ». En outre, ce vide qui s’installe dans le poème et lui donne une consistance graphique originale peut être considéré tant du côté du lecteur que du côté du poète : rien n’empêche d’imaginer André du Bouchet levant la tête vers le sommet qui le domine, laissant une respiration dans son texte, car ce geste même d’observer et de voir appartient à l’espace du poème. Mais, le lecteur lui aussi peut scander sa lecture par la contemplation d’un paysage, dans l’alternance originale d’un couple paysage/page. On voit ici combien cette importance du vide est liée à une esthétique qui « unit la création poétique au parcours de l’espace ».

 

 

 

Dans l’œuvre de Du Bouchet, les Carnets, qui y occupent une place particulière, témoignent de cette dimension esthétique : «  ce sont des carnets de marche qu’il emporte avec lui dans ses déplacements, pour y transcrire sur le vif ce qui se présente à ses yeux ou à son esprit. Ce support portatif permet d’associer étroitement l’écriture aux mouvements du corps et à l’expérience du monde, réalisant le vœu d’une sorte d’adhésion immédiate entre le langage et son objet. » Cependant, si la dimension picturale de ces poèmes participent d’une adhésion de la langue et de son objet, il ne faut pas omettre qu’à l’instar de l’œuvre de Mallarmé les blancs dans la disposition du poème ont une valeur rythmique et musicale. Ces remarques sur la forme resserrent le lien entre poésie et peinture, car le poème paraît ainsi employer les ressources visuelles de la peinture pour suppléer à ce que le langage ne peut dire. De fait, la peinture constitue pour Du Bouchet l’objet d’une réflexion qui s’associe à un questionnement d’ordre poétique. En effet, comme dans l’Art poétique d’Horace et son célèbre « Ut pictura poesis » qui a tant intéressé Yves Bonnefoy, peinture et poésie vont de conserve, ce que l’amitié d’André du Bouchet pour le peintre Pierre Tal Coat semble signaler.

 

 

 

 

 

 

 

Dans son bref essai sur « Orion aveugle à la recherche du soleil levant » de Nicolas Poussin, André du Bouchet remarque, alors qu'il évoque « la rêverie logique de Poussin », que « l’homme se surélève à la hauteur du monde invérifiable auquel il se trouve accordé ». Puis, poursuivant sa réflexion, il énonce que le « secret est ailleurs — présent toujours dans le monde soustrait qu’éprouve, en avançant, Orion aveugle à la façon de l’œil lui-même exclu de son rayon. » Cette remarque sur la peinture nous replonge dans une réflexion sur la poésie. Car, au cœur de l’entreprise poétique comme de l’entreprise picturale se trouve le projet d'un saisissement impossible de l'être, une contradiction exprimée en ces termes par le poète : « Ici, où le réel se fait jour, ce qui, par instant lui aura donné nom et visage au hasard de le personnifier, se retire également. »

 

 

 

Pour Jean-Pierre Richard qui se demande s’il faut « conclure […] à l’échec de la poursuite d’être ici menée par le poète », il répond que c’est dans cette contradiction que se trouve « le cœur de cette poésie » : « nous toucherons à ce qu’elle a de plus original en comprenant que cet échec, lorsqu’il est saisi et assumé par la conscience qui l’éprouve, se transforme en acte de révélation […] le voile nous dévoile alors, l’irrémédiable devient notre remède même». Cette négativité retournée caractérise la poésie elle-même, et Du Bouchet nous le dit dans la séquence qui clôt Dans la chaleur vacante et est intitulée « Image parvenue à son terme inquiet » : « Poésie. Déjà ce n’est plus d’elle qu’il s’agit. Sa force est dehors, dans la plénitude qui l’entame. Et dans cet instant où, la parole en place, de nouveau elle se révèle en défaut. » Cette « problématique rêvée de la présence » noue ici ses liens avec le texte poétique.

 

 

 

Cette remarque sur la poésie fait étrangement penser à la pathologie du mélancolique telle qu’elle est évoquée par Giorgio Agamben dans le chapitre IV « L’objet perdu » de Stanze. Si la poésie est un saisissement du monde, elle ne paraît pas sans rapport avec le geste mélancolique ou acédique qui est selon Agamben une « vive exacerbation du désir qui met son objet hors d’atteinte en une tentative désespérée pour se garantir de sa perte et pour se l’attacher au moins en son absence ». Le poème n’est-il pas aussi la trace d’un saisissement qui « n’a d’autre but que de permettre une appropriation alors qu’en réalité aucune possession n’est possible » ? La parole poétique a cependant une force qui, sans être le signe d’une pathologie malgré sa similitude avec l’acédie ou la mélancolie, opère une révélation magique : « Mesurant dès qu’on hasarde un mot, ce qui du vide apparu nous a séparés, nous nous avisons que rien nous en sépare. » C’est ce que souligne Jean-Pierre Richard à propos de la réflexion sur Baudelaire de Du Bouchet, il remarque en effet que « Baudelaire vise « l’inconnu », le « ciel », l’ « idéal », l’ailleurs, constate que tout cela lui échappe, et tire de ce constat même la magie révélante de son verbe. » Et il cite Du Bouchet : « L’essentiel est inimaginable — ne peut être représenté, mais de l’impossibilité même que nous éprouvons à l’imaginer nous tirons une force positive ». Ce retournement procède à la résolution de l’impossibilité initiale, car la parole poétique est dévoilante dans le geste même de son impossibilité à saisir. C’est peut être ce que la rêverie sur les montagnes révèle, elles qui dans « Sol de la montagne », « sortent à peine de terre », mais pourtant, « ce sol sous mon pied, c’est aussi celui de la montagne vers laquelle se dirigeait mon pied […] mon ici n’est autre que ce là-bas éperdument et vainement visé […] entre ici et là-bas il n’existe pas en réalité de distinction ni de distance… »

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Influencé par Paul Celan, Friedrich Hölderlin ou Ossip E. Mandelstam qu’il a traduits, marqué par Pierre Reverdy et Stéphane Mallarmé, André du Bouchet élabore une poésie singulière et profonde qui se démarque d’une tradition dans laquelle elle s’inscrit tout en participant à un processus de création commun qui engage d’autres poétiques, d’autres poètes. Dans cette œuvre, et principalement dans le recueil Dans la chaleur vacante, le thème de la montagne irradie par association l’ensemble des poèmes de Du Bouchet.

 

 

 

Cependant, de même que chez Georg Trakl chez qui le lexique est limité à quelque trois cent mots, la poésie de Du Bouchet obéit à une esthétique « pauvre et ressassante » originale. Et, comme dans l’interprétation de l’art pariétal faite par Leroi-Gourhan où le préhistorien observe une alternance de motifs qui structure les peintures dans l’espace de la grotte (signes pleins et bâtonnets composent, associés à des représentations animales, des séries sexuées), il s’en dégage plusieurs séries de motifs qui s’entremêlent pour former les poèmes : d’une part, une série du vertical et de l’immobile (montagne, paroi, mur, muraille, papier, porte, front) ; d’autre part une série de l’horizontal et du mobile (route, souffle, air, vent, toux), puis enfin, des éléments dans lesquels les autres semblent baigner et qui constituent une série caractérisée par le souple et l’expansible (feu, jour, blancheur).

 

 

 

Art brut et art de la présence au monde, art blanc et art monochrome, Du Bouchet élabore, à l’instar d’écrivains comme Yves Bonnefoy, René Char ou Saint-John Perse et sous l’influence sensible de Martin Heidegger « une problématique rêvée de la présence ».

 

 

Frédéric Poupon

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              André du Bouchet, Pierre Chappuis, Paris, Seghers, Poètes d’aujourd’hui, 1979.

 

              Pierre Chappuis, op. cit., p. 33.

 

              Philippe Jaccottet, Truinas, La Dogana, 2004. 

 

             Stéphane Mallarmé, « Brise marine », Poésie/Gallimard.

 

              Jean-Pierre Richard, Onze études sur la poésie moderne, Paris, Edition du Seuil, Points, 1964, p. 286.

              Idem.

              Ibid. p. 287.

 

              André du Bouchet, Dans la chaleur vacante, Paris, Mercure de France, 1961.

 

              Jean-Pierre Richard, Ibid. p. 287. La référence de J. -P. Richard à Du Bouchet renvoie à la pagination de l’édition du Mercure de France de 1961.

 

             Victor Segalen est peut-être celui qui a le mieux exprimé ce qu’était le plaisir de l’obstacle surmonté par la marche dans Équipée, chap. 8, p. 32-33, Gallimard, L’Imaginaire : « Le regard par-dessus le col n’est rien d’autre qu’un coup d’œil ; — mais si gonflé de plénitude que l’on ne peut pas séparer le triomphe des mots pour le dire, du triomphe dans les muscles satisfaits, ni ce que l’on voit de ce que l’on respire. Un instant, — oui, mais total. Et la montagne aurait cela pour raison d’être qu’il faudrait se garder d’en nier l’utilité pesante. Tout le détour de l’escalade, le déconvenu des moyens employés — ces rancunes sont jetées par-dessus l’épaule, en arrière. Rien n’existe en ce moment que ce moment lui-même. […] C’est la vue sur la terre promise, mais conquise par soi, et que nul dieu ne pourra escamoter : — un moment humain. »

 

             André du Bouchet, Dans la chaleur vacante suivi de Ou le soleil, Poésie/Gallimard, p. 50.

             Idem.
            Ibid.,p. 52.

             Voir dans le premier poème la répétition étonnante de l’expression « sans que le mur bouge ».

 

             Ibid., p. 64.

 

            Ibid., p. 53.

 

             On songe ici à l’essai de Kenneth White, La Figure du dehors, Paris, Grasset, 1978. Il définit en ces termes ce qu’il entend par « figure du dehors » (p. 16) : « il s’agit du monde, d’un effort pour renouveler notre vision, en dehors des interprétations établies — de ce que j’appelle […] le monde blanc. »

 

             « à la paroi dire / sans lâcher prise /l’affection », in Tumulte, Fata Morgana, 2001.

 

             Jean-Pierre Richard, Onze études sur la poésie moderne, Paris, Edition du Seuil, Points, 1964, p. 289.

 

             André du Bouchet, Dans la chaleur vacante, Poésie/Gallimard, p. 38.

 

             Jean-Pierre Richard, op. cit., p. 295. Cette conscience qui s’éprouve dans un état paradoxal de présence/absence paraît proche de l’expérience inconsciente décrite, à la suite de Montaigne (Les Essais, II, « De l’exercitation »), par Jean-Jacques Rousseau après l’accident qui faillit lui coûter la vie : « La nuit s’avançait. J’aperçus le ciel, quelques étoiles et un peu de verdure. Cette première sensation fut un moment délicieux. Je ne me sentais encore que par là. Je naissais dans cet instant à la vie, et il me semblait que je remplissais de ma légère existence tous les objets que je percevais. Tout entier au moment présent je ne me souvenais de rien […] », in Les rêveries du promeneur solitaire, Paris, Gallimard, Folio Classique, 1979, p. 48-49.

 

            Michel Collot prend les exemples de Jean Daive et Claude Royet-Journoud. On veillera cependant à distinguer Mallarmé (et tout poète) de ses épigones.

 

             Dictionnaire de Poésie de Baudelaire à nos jours, sous la direction de Michel Jarrety, PUF, 2001.

 

            Article de Michel Collot, p. 85-89, in Dictionnaire de Poésie de Baudelaire à nos jours, sous la direction de Michel Jarrety, PUF, 2001

 

             Jean-Pierre Richard, Onze études sur la poésie moderne, Paris, Seuil, Points, 1964, p. 305.

 

            Jean-Pierre Richard, Microlectures, Paris, Seuil, 1984, voir la section intitulée « Paysage pages ».

 

             André du Bouchet, Dans la chaleur vacante, Poésie/Gallimard, p. 36.

             Jean-Pierre Richard, Idem.
           Michel Collot, art. cit., p. 87.
 

            André du Bouchet, Carnet, Montpellier, Fata Morgana, 1994.

 

             Michel Collet, Dictionnaire de poésie de Baudelaire à nos jours, sous la direction de Michel Jarrety, PUF, 2001, p. 87.

 

             Yves Bonnefoy, Terre seconde, Mercure de France, 1992.

 

             L’Emportement du muet, Mercure de France, 2000, p. 13.

             Idem.

             Jean-Pierre Richard, Onze études sur la poésie moderne, Paris, Seuil, Points, 1964, p. 299.

 

             André du Bouchet, Dans la chaleur vacante, Poésie/Gallimard, p. 112.

 

            Giorgio Agamben, Stanze, Paris, Rivages poche, Petite Bibliothèque, 1998.

             Ibid., p. 47-48.

             « Baudelaire irrémédiable », in L’Emportement du muet, Mercure de France, 2000, p. 33.

 

            Jean-Pierre Richard, Onze études sur la poésie moderne, Paris, Seuil, Points, 1964, p. 299.

            Idem.
             Idem.

            Jean-Pierre Richard, Onze études sur la poésie moderne, Paris, Seuil, 1964, p. 306. 

            Ibid., p. 9.

 

 

Publié dans Scripta

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